Les ouvriers de chantiers revendiquent la régularisation de leur situation qui traîne depuis des années. De même que leurs collègues au-delà de 55 ans.
L’accord, signé le 20 octobre 2020, portant sur la régularisation de la situation de 31 mille ouvriers de chantiers a déjà pris effet. Consultation électronique lancée, l’on s’attaque à leur recrutement. La catégorie d’âge de moins de 45 ans pousse, enfin, un ouf de soulagement. Pour le reste, cela n’est, en fait, qu’une demi-solution. Un goût d’inachevé ! Etant donné que ceux de 45-55 ans, en attente depuis plus de dix ans, continuent à prendre leur mal en patience. Le problème de l’emploi précaire n’est pas encore résolu.
Retour à la case départ ?
Depuis, on n’en finit pas avec ce dossier social explosif. A chaque fois, il refait surface. Tel un feuilleton mexicain dont les événements se suivent sans fin. Hier, la coordination des ouvriers de chantiers est revenue à la charge. Retour à la case départ, pour ainsi dire. Dans un communiqué, elle a haussé le ton, demandant à ce que le gouvernement lui trouve solution. Cela dit, il ne s’agit pas de recrutement, mais, tout juste, de régularisation de la situation des 45-55 ans. Comme convenu, d’ailleurs, et suite à l’accord en question, cette tranche d’âge aura droit à un montant de 20 mille dinars qui lui sera accordé en guise d’indemnité de sortie. «Cette bagatelle ne peut même pas assurer les conditions d’une vie digne et décente..», s’indigne, à plusieurs reprises, Jamel Zamouri, porte-parole de ladite coordination.
Pourquoi sommes-nous ainsi exclus ?, répète-t-il. Selon lui, il est nécessaire qu’un tel accord tronqué soit révisé, dans la mesure où tous les ouvriers de chantiers sont traités sur un pied d’égalité. Loin de la politique de deux poids, deux mesures ! Toutefois, bien qu’il soit, à leurs yeux, insuffisant, ce montant n’est pas encore versé. «Pas non plus une ligne budgétaire réservée à cet effet pour l’exercice 2022», lit-on dans le même communiqué. La coordination réclame l’application de la loi 27-2021 du 7 juin 2021, portant sur le recrutement progressif ou l’octroi d’indemnité de départ volontaire. Pire, le décret gouvernemental 436 y est lié ne semble pas assez clair et précis. «Ses dispositions sont si équivoques qu’elles ne permettent pas, aussi facilement, la mise en exécution de la loi», ajoute le communiqué.
Aucun point n’a été concrétisé
Par ailleurs, ces ouvriers temporaires ont, aussi, jugé tronqué l’accord signé entre l’ancien gouvernement et l’Ugtt, tant qu’il ne couvre pas les 15 mille ouvriers restants dont l’âge est plus de 45 ans. Tout bonnement, ils revendiquent la régularisation de leur situation qui traîne depuis des années. De même que leurs collègues au-delà de 55 ans. Ceux-ci vont, en vertu de l’accord précité, continuer à travailler jusqu’à l’âge de la retraire (60 ans). Ils bénéficieront, alors, d’une prime égale à celle attribuée aux familles démunies, soit 180 dinars par mois, avec en plus un carnet de soins gratuits. Ces mêmes privilèges seront aussi accordés aux ouvriers dont l’âge atteint 60 ans, si leur situation ne leur permet pas d’avoir une pension de retraite. Mais aucun de ces points n’a été traduit dans les faits. Pourquoi un tel ménagement qui n’est certes pas dans l’intérêt du gouvernement?
Et pour cause. Les mouvements des ouvriers de chantiers ont repris de plus belle. Depuis nos frontières algériennes, à l’ouest du pays, leur coordination persiste et signe. «Que ce dossier soit définitivement résolu», martèle-t-elle en colère. Sur fond de menace d’escalade, elle demande à ce que les engagements soient tenus par l’Etat pour rompre avec toute forme d’emploi précaire. Un appel de détresse encore une fois lancé, auquel on ne sait si le gouvernement Bouden trouvera une réponse.